Hauts-de-Seine : jusqu’à 40 % de hausse dans les cantines scolaires
Jila Varoquier | 30 Août 2015, 19h36 | MAJ : 30 Août 2015, 19h36C’est la mauvaise surprise de la rentrée pour les parents. A Clamart, Fontenay ou Sceaux, les tarifs de la cantine vont flamber, jusqu’à 40 % pour certains repas. Les mairies pointent toutes l’Etat qui, en supprimant une partie de ses dotations, grève leur budget d’un à plusieurs millions d’euros.
Même justification à Fontenay-aux-Roses, qui, elle, revient aux tarifs de 2012 : « La ville avait pu faire baisser les tarifs temporairement grâce à un chèque du Commissariat à l’énergie atomique qui s’est acquitté d’une dette, précise Suzanne Bourdet, adjointe (DVD) à l’éducation. Mais avec 1,5 M€ en moins, nous ne pouvons plus. Les tarifs resstent toutefois moins élevés que les communes voisines ». Il faudra compter entre 0,15 cts et 5,50 € le repas en maternelle, et jusqu’à 6,10 € en primaire.
Autre ville, autre situation. A Sceaux, le maire (UDI) Philippe Laurent a décidé de placer les activités périscolaires lors de la pause méridienne : « On ne paie donc pas que la cantine », détaille l’élu. Reste que les familles les plus aisées - 80 000€ de revenus annuels - devront s’acquitter de 8,64 € par jour. « Mais globalement, elles ne paieront pas plus cher puisqu’elles ne versent plus rien pour les activités périscolaires, soit 3 € par semaine en moins, insiste le maire. Et oui, c’est un choix politique. Nous augmentons les tarifs pour les familles les plus aisées. Mais nous perdons 700 000 € de budget annuel. Nous n’avons pas d’autres solutions ».
Ailleurs, des augmentations moins marquées Les hausses de tarifs touchent d’autres villes du département, dans des proportions moins importantes. Ainsi à Vanves, avec une augmentation 10 %, le repas est désormais facturé entre 0,40 € et 5,54 €. A Boulogne, la mairie augmente l’ensemble des prestations municipales de 6 %. Le repas à la cantine reste à 0,50 € pour les plus modestes, et monte à 8 € pour les plus aisés, soit + 1,03€ en plus. Un tarif néanmoins dégressif en fonction du nombre d’enfants scolarisés. A Nanterre, la mairie augmente ses tarifs de 3 % : le minimum passe de 0,64 € à 0,65 €, le maximum de 5,33 € à 5,48 €. A Issy-les-Moulineaux, seuls les foyers les plus riches devront davantage débourser. Ainsi, 60 % des familles de la ville environ paieront 5,93 € le repas, au lieu de 5,67 € auparavant. A Bagneux ou Gennevilliers, les tarifs augmentent de 1 %, « comme pour toutes les prestations municipales, en lien avec l’évolution de l’inflation ». De même qu’à Antony ou Montrouge. Un parent qui versait 2 € par repas devra s’acquitter de 2,61 €. Et le tarif de 5,36 euros passe à 5,39 euros.
Les parents se rebiffent Du côté des parents d’élèves, la colère gronde. Trois associations (FCPE, AAPE et Peep) de Clamart ont programmé un rassemblement samedi prochain. « Quand bien même les difficultés budgétaires sont avérées, est-ce sur le dos des familles que l’on doit faire peser les augmentations ? interroge Philippe Nicolas, président de la FCPE 92. Les enfants sont l’avenir de la société, il faut qu’ils aient des services scolaires de qualité et accessibles à tous. A-t-on par exemple besoin d’autant de fleurs dans une ville ? » Un avis partagé par Halima, mère de deux enfants âgés de 5 et 3 ans. « L’an dernier, je payais 4 €50 par repas pour mon grand. Cette année, je vais payer 6 €50 sans avoir changé de tranche au quotient familial », explique Halima. Avec ses deux enfants, la cantine lui coûtera 13 € par jour. Un prix que cette Clamartoise estime très élevé pour une maternelle : « Mon fils à trois ans, il mange comme un pigeon, à ce prix-là j’espère que c’est du quatre étoiles au moins… » A l’année, le prix de la cantine s’envole avec près de 1 200 € par enfant. « Ceci cumulé à la garderie et aux activités périscolaires, ça va porter un coup à notre budget. »
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